Mes dernières chroniques

Mes dernières chroniques
         

mardi 23 janvier 2018

{Chronique} Le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux



À New York, Caroline Ferriday travaille au consulat français. Mais lorsque les armées hitlériennes envahissent la Pologne en septembre 1939, c'est tout son quotidien qui va être bouleversé. De l'autre côté de l'océan, Kasia Kuzmerick, une adolescente polonaise, laisse de côté son enfance pour travailler dans la résistance
et faire passer des messages. Mais la moindre erreur peut être fatale. Pour l'ambitieuse Herta Oberheuser, médecin allemand, la proposition que lui fait le gouvernement SS va lui permettre d'enfin montrer toutes
ses capacités. Mais une fois embauchée, elle va se retrouver sous la domination des hommes...
La vie de ses trois femmes va se retrouver liée à jamais lorsque Kasia est envoyée à Ravensbrück, le tristement célèbre camp de concentration pour femmes. À travers les continents, de New York à Paris, de l'Allemagne à la
Pologne, Caroline et Kasia vont tout tenter pour que l'Histoire n'oublie jamais les atrocités commises.

A l'heure de vous donner mon avis sur Le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux, me voici bien désoeuvrée. Ce roman m'a tellement bouleversée et fait passer par des émotions diverses que je voudrais lui rendre justice et que, après avoir lu cet avis, vous n'ayez qu'une seule envie, c'est de découvrir ce roman. 
Résultat de recherche d'images pour "lilas"

Martha Hall Kelly a eu l'idée de cette histoire après avoir visité la maison de Caroline Ferriday et ses merveilleux jardins où le parfum des lilas prédominait.


A l'intérieur de la bâtisse, une photo a attiré son attention. On y voyait un groupe de jeunes filles souriantes autour de la maîtresse de maison. Curieuse, elle a demandé des explications au guide qui l'accompagnait et celui-ci lui a expliqué qu'il s'agissait d'un groupe de polonaises qui étaient venues aux États-Unis bien après la guerre pour avoir des soins suite aux horreurs qu'elles avaient subi dans le camps de Ravensbrück. 


L'auteure a alors entamé un long travail de recherches sur ses personnes, recherches qui ont duré environ 10 ans et nous délivre aujourd'hui, à travers le regard de trois femmes, cette histoire bouleversante qui retrace un passé douloureux dont les autorités de l'époque ne voulait laisser aucune trace.

Résultat de recherche d'images pour "lilas" 

Le récit débute en 1939, à l'aube de l'envahissement de la Pologne par l'armée allemande.

 


Caroline Ferriday se trouve aux Etats-Unis où elle travaille comme bénévole au consulat de France. Ses journées sont longues, consacrées aux demandes des ressortissants français qui affluent en ces temps sombres et à l'envoi de colis qu'elle destine à divers orphelinats français. C'est une philanthrope qui consacre son temps et son énergie aux causes qu'elle pense justes. Je l'ai trouvé très en avance pour son temps, bien loin des minauderies qui rythment le quotidien de ses connaissances. 
Lorsque la guerre éclate, elle assiste impuissante à l'avancée de l'armée allemande en France, là où se trouve l'homme qu'elle aime. Tout au long de ce récit, Caroline va rester fidèle à ses idéaux, n'hésitant pas à faire preuve d'abnégation pour ceux qu'elle aime. Une héroïne forte comme elle le fut dans la vraie vie, une femme que l'on rêve de côtoyer.






Kasia Kuzmerick est sans conteste celle qui m'a le plus marqué alors qu'il s'agit d'un personnage fictif. Mais elle aurait pu être n'importe laquelle de ces polonaises qui posent avec Caroline Ferriday. Lorsque l'histoire débute, Kazia est une adolescente dont le seul souci est de savoir si le béguin qu'elle a pour son camarade Pietrik est partagé. Toutefois, cela passe vite au second plan lorsque la Pologne est envahie par l'armée allemande. Raflée avec sa mère, sa soeur et quelques unes de ses amies, Kasia est déportée en Allemagne, à Ravensbrück plus précisément. Commence alors une longue descente aux enfers dont le point d'orgue sera les expérimentations scientifiques que certaines subiront et qui les laisseront marquées à vie, autant psychologiquement que physiquement. Kazia, à l'instar de sa famille, va faire montre d'un grand courage. Brisée par ses bourreaux mais pas vaincue, même si, pendant toute sa vie, elle portera les stigmates d'une cruauté sans nom. J'ai aimé sa résilience, sa quête de justice et d'amour et sa détermination à continuer de vivre malgré ce qu'elle a vécu.
Résultat de recherche d'images pour "Herta Oberheuser"



J'ai choisi de parler de Herta Oberheuser en dernier car j'ai une profonde aversion pour elle, ce que vous pourrez aisément comprendre. Vous la voyez ici lorsqu'elle fut jugée à Nuremberg.
Médecin en devenir, elle rêve d'exercer la chirurgie. Mais à cette époque, seuls les hommes sont jugés aptes à pratiquer cette spécialité et on ne lui propose que des postes de dermatologues, un état de fait qu'elle a beaucoup de mal à accepter.
C'est pourquoi, lorsqu'une place de médecin se libère dans un camp de travail pour femmes, elle postule, persuadée qu'elle pourra enfin donner la pleine mesure de son talent. Toutefois, arrivée à Ravensbrück, elle comprend rapidement qu'au lieu de soigner des malades, c'est tout autre chose qu'elle va devoir accomplir. C'est à ce moment que l'endoctrinement nazi va jouer sa pleine mesure. Convaincue de faire le bon choix pour la science, elle va commettre les pires exactions sans jamais remettre en cause les tests à l'échelle humaine qu'on lui demande de mettre en place pour la grandeur de la patrie.
C'est un personnage vraiment complexe qui ne prendra jamais conscience que ce qu'elle a commis était horrible.Même si rien  n'excuse ce qu'elle a fait, je n'oublie pas qu'elle a subi un lavage de cerveau dès lors qu'elle a intégré les jeunesses hitlériennes.

La grande force de ce récit réside, bien entendu, du fait qu'il soit tiré de faits réels mais surtout parce que Martha Hall Kelly a su trouver les mots justes pour toucher son lectorat en plein coeur. C'est une histoire d'une grande richesse qui nous est délivrée, on sent tout le travail qui a été mené en amont pour aboutir à ce roman bouleversant. Trois femmes dans la tourmente de la guerre, pas toutes dans le même camp et avec des aspirations différentes. On ne peut que se ranger dans le camp des "gentils", souffrir avec ceux qui ont le malheur de ne pas correspondre aux idéaux aryens et maudire ceux qui ont orchestré une des plus horribles pages de l'histoire. Mais ce livre pousse également à la réflexion : et si j'avais été dans le camp adverse, aurais-je la même vision de ces événements ?

On se laisse porter par la plume magique et sans aucune concession de Martha Hall Kelly qui nous distille, au fur et à mesure des chapitres, des moments d'amour, d'espoir et de bonheur qui se téléscopent avec des sentiments d'horreur et de tristesse. Attendez-vous à ne pas rester passif pendant votre lecture, vous allez bondir, sourire et pleurer tout en tournant les pages de ce roman que vous ne pourrez abandonner avant son terme.

En conclusion, le lilas ne refleurit qu'après un hiver rigoureux est un roman inoubliable qui, dès les premières pages, vous transporte dans le quotidien de femmes qui ont façonné l'Histoire.
Ce livre est un coup de coeur absolu qui m'a bouleversée et dont l'intrigue continue à me hanter alors que je l'ai terminé depuis quelques jours. 
Une pépite à découvrir de toute urgence mais préparez vous à ne pas sortir indemne de cette lecture !



3 commentaires:

  1. Le résumé me plaisait beaucoup, mais ton avis m'a convaincu! Il va être dans la liste d'achat pour la bibliothèque^^ J'ai hâte de le lire et d'en parler aux lecteurs. Merci pour ce bel avis

    RépondreSupprimer
  2. Oh.... Du coup, tu donnes envie de le lire mais j'ai quand même peur parce que bon, tu sais, j'aime pas pleurer (normal) donc... Rhaaaa!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pas de pleurs mais beaucoup d'émotions ! En même temps le sujet s'y prête bien, surtout que c'est tiré de faits réels.

      Supprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...